La hausse des taux du crédit immobilier n’est pas compensée par la baisse des prix des biens immobiliers, loin de là.
L’année 2023 marque un tournant dans l’évolution des taux du crédit immobilier en France. Poussé par l’inflation et sa nécéssaire régulation les banques centrales, suivies des banques de détail ont fortement augmenté leur taux immobilier. Quand on empruntait sur 20 ans à 1,5% en 2021 et début 2022, maintenant les taux tournent entre 3 et 5%. Autant dire que l’on ne vit plus dans le monde ou l’argent est gratuit et le financement sans fin et quasiment sans condition. Les banques sont devenues plus frileuses, puisque le coût du crédit a augmenté fortement, il devient plus difficile de rembourser.
Quelles conséquences sur le crédit immobilier ?
Les banques en 2023 ont fermé le robinet du crédit, ça a été très net. Du coup les acheteurs, notamment les primo accédants se sont trouvé en marge du crédit et du financement. Celui ci n’est plus accessible, d’une part parce qu’il coûte plus cher et d’autre part que les banques ont refusé à tour de bras les dossiers parfois de façon excessive. Les agents immobiliers ont bien reçu des offres pour les biens en vente, mais nombreux dossiers sont restés devant la porte de la banque.
Et les vendeurs dans tout ça ?
Après la folie post covid ou tout se vendait à n’importe quel prix et n’importe ou du moment qu’il y avait un balcon ou un jardin, les temps ont radicalement changé. Les agents immobiliers croulent sous les mandats qui ne trouvent pas preneur faute de crédit, et aussi désormais faute de prix adaptés à ce nouveau marché de l’immobilier. La perte de pouvoir d’achat immobilier se traduit par une capacité a acheter réduite : soit le prix du bien à vendre doit baisser pour s’adapter à la demande, soit la surface et la nature du bien doit changer. En gros les acheteurs en perdant du pouvoir d’achat ont perdu de la surface à acheter.
Les prix immobilier stagnent puis baissent doucement : baisse immo
Parallèlement les prix des biens ont commencé une décrue alors même qu’ils étaient sur des niveaux élevés voir stratosphériques en région parisienne notamment. 2023 a été l’année de l’arrêt de la hausse à peu près partout et celle de la baisse des prix immobiliers. Par contre les vendeurs qui ont achetés il y 4/6/8 ans à des prix assez forts surtout ces dernières années sont peu enclins à brader leur biens, sauf obligation type divorce, mutation, agrandissement de la famille. Quand bien même il avaient emprunté à des taux de crédit avantageux, ils ont du mal à se défaire de leur bien à prix massacré. la baisse immo arrive tranquillement.
La durée de vente des biens s’allonge inexorablement selon les dires de tous les agents immobiliers. Plus de 100 jours en moyenne pour vendre un bien et aller chez le notaire. Les agents immobiliers sentent aussi ce changement, ils ont de nombreux biens et de nombreux vendeurs, moins d’acheteurs finançables. A la sortie du covid il y avait beaucoup d’acheteurs solvables et moins de biens… en trois ans le marché a changé radicalement.
Le logement neuf à l’arrêt : la crise du financement devient crise immobilière
Les promoteurs immobiliers eux aussi sont impactés fortement : baisse du financement de leur client, hausse du coût de l’argent pour leurs propres projets. On entre dans une spirale peu favorable au logement et à la construction. Pourtant le besoin de logement en France est criant et reconnu de tous.
2024 : une année de stabilisation des taux ?
Seule madame soleil pourrait assurer que les taux du crédit vont stagner ou baisser. Et pourtant les prévisionnistes sont rarement bien avisés et il est bien probable que la hausse des taux ne soit pas finie, tant que l’inflation n’est pas calmé largement, la baisse immo est bien en cours. La guerre en Israël et en Russie ne devrait pas calmer le marché du pétrole et du coup l’inflation… Mais nous non plus ne sommes pas madame soleil, alors RDV en 2024 pour son projet logement, dans des meilleures conditions si possible
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